ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



10 juin 2011

Trois nouvelles en trois lignes

Un homme d'une trentaine d'années s'est suicidé dans un hôtel de Mâcon. « Ne cherchez pas mon nom », a-t-il écrit.
Force horions se sont échangés, à Hennebout, entre rouges et jaunes, entre partisans de la grève et ouvriers plus dociles.
Eug. Périchot, de Pailles, près Saint-Maixent, avait chez lui Mme Lemartrier. Eug. Dupuis vint l'y chercher. Eux le tuèrent. L'amour.
par Félix Fénéon 

8 juin 2011