Jean Rollin est mort. Il est temps de sortir le ripolin. Mettre les pendules à l'heure de ses horloges et passer la couche de vernis sur sa dernière comtoise, celle qui sent le sapin. On a pu le rencontrer à Toulouse, à deux reprises grâce à la Cinémathèque et son Extrême Cinéma. Une sorte de dandy popu, érudit et plébéien, un érudit de culture populaire. Un personnage comme hors du temps, d'où peut-être son obsession pour les horloges. Rollin était un hors-temps, un Horla temporel. Un anachronisme. Il faisait du cinéma comme d'avant la naissance du cinéma. Il faisait du cinéma comme le 19e siècle pouvait écrire le romantisme. Rollin, c'était un peu le Barbey d'Aurevilly du cinéma. C'est ce qui donne ce côté un peu désuet à ses films, c'est ce qui fait que son nom continuera de hanter le cinéma français. Son dernier film, du moins la première mouture que l'on avait pu voir à Extrême Cinéma il y a deux ans, tenait quelque chose de rohmerien. Et je suis depuis persuadé que Rollin était le Rohmer du cinéma d'épouvante français.
22 décembre 2010
R(IP)ollin
à
08:16
Libellés :
jean rollin,
rohmer
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire