ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



30 juin 2010

Avatar

Vu Avatar le 4 janvier 2010.
Curieux de la 3D relief, je n'avais encore vu aucun film récent tenant de ce procédé.
Certainement un film important. Peut-être générationnel ; à la manière de Matrix (dix ans déjà - une génération au cinéma).
Cameron a planté le décor (la 3D), un décor (Pandora) ; reste à écrire l'histoire, à y inscrire une histoire. Parce que sa resucée de Pocahontas écolo n'est pas ce que l'on peut appeler une histoire originale. Pourtant le film semble d'ores et déjà inscrit dans l'histoire. Pour la 3D. Et pas forcément où on l'attendait. Ce ne sont pas tant les plans d'ensemble, qui en pareil cas se doivent d'être spectaculaires, qui impressionnent, mais plutôt les plans plus simples, dans des lieux confinés, les champs contre champs basiques, les plans fixes quand le perso principal enregistre son journal, qui donnent tout l'intérêt à cette fameuse 3D et la rendent véritablement révolutionnaire. On croirait que Cameron a inventé le spectaculaire de demain, il a ouvert la voie au film intimiste en 3D. Et on se met à espérer un Rohmer (trop tard) ou pourquoi pas un Doillon en 3D, voire surtout un Godard qui saurait pousser le procédé dans ses derniers retranchements. Ah que JLG n'ait pu faire son Film Socialisme en 3D à coups de plusieurs millions de dollars...