Hier avec Chérie on s'est fait Les Désemparés de Max Ophuls. Excitation. Un Ophuls jamais vu. Un Ophuls noir. Son film perdu, le film que lui-même avait oublié – bon, ça c'est pour faire mousser, pour le savant cinéphile gardien du temple et pour vendre du dvd : « le plus grand film perdu de Max Ophuls », inscrit Carlotta sur sa jaquette, ça en jette. On n'est pas dupe, mais ça marche. Parce qu'on veut toujours y croire. Parce qu'on a besoin d'y croire. Alors on l'a espéré ce film et on a enfourné la galette dans le lecteur, certain d'avoir la fève. Déception. Bizarre déception, que je ne saurai expliquer. On a bien du film noir. Et on a bien du Max Ophuls. Ce qui donne un curieux mélange. Carrément original même. Du mélo noir. Mais je ne sais pas pourquoi, il manque quelque chose. Il y a bien l'éclairage expressionniste du film noir. Il y a bien les travellings d'Ophuls ; malgré les petit budget et blitz tournage que l'on sent bien. Il y a de remarquables petits plans séquences. Et il y a la femme. De tous les plans, moteur de l'action ; ophulsienne. Non, en fait elle n'est absolument pas ophulsienne cette femme. Mais ce n'est pas ça qui manque. Joan Bennett est même très bien dans le rôle d'une lointaine petite cousine de Joan Crawford. Et James Mason est parfait d'ambiguïté dans son rôle de maître chanteur amoureux de sa victime. En fait, si l'on excepte la scène d'altercation entre Bea et Darby (scène qui ne marche pas du tout et à laquelle une ellipse aurait été préférable) tout concoure à faire de ses Désemparés un bon petit film, mais ça ne prend pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas quoi. Il manque quelque chose. Peut-être un "e" au titre français pour commencer ; parce qu'ici ce sont uniquement les personnages féminins qui paraissent désemparées.
15 janvier 2011
Désemparé
à
18:03
Libellés :
Les Désemparés,
Max Ophuls
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