ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



2 janvier 2013

un serial peut cacher un killer

Nous sommes passés d'une année à l'autre sur la fin de la première saison de Game of Thrones, en suspend entre deux épisodes. À se demander comment ça allait se terminer, à vouloir savoir comment pourrait reprendre la deuxième saison. C'est fou ce que les séries ont d'excitation et de frustration. Les deux derniers épisodes, loin de clore une première partie, préparaient la deuxième. La prolongeaient plutôt. Comme s'il n'y avait pas eu de coupure. Ça faisait longtemps que je n'avais pas regardé de série, mais généralement, la fin d'une saison marque la fin d'une époque sur laquelle rebondira la deuxième avec de nouveaux personnages, souvent des secondaires qui passent au premier plan. Ici, rien ne marque le passage d'une saison à l'autre, sinon sa nomination arbitraire, comme le passage d'une année à l'autre. 1 à 2. 1 et 2. Mais fondamentalement rien ne change. On est dans une continuité. Même si de nouveaux personnages arrivent, complexifiant encore davantage une intrigue que l'on refuse de dénouer, multipliant les intrigues. On est davantage dans l'épique que dans le feuilleton. Dans la chanson de geste et son envers, revers du décorum. Excitation et frustration, la suite. Vite. On ne peut rester sans savoir. On ne peut rester sans confirmation de ce que l'on projette. Regarder une série, c'est jouer aux devinettes. Questions pour un champion sans la foutaise pseudo pédagogique. Addictif. À peine fini, on en veut un nouveau shoot.
Une autre série a vu le jour ces derniers jours, toute fraîche, une mini-série qui n'ira pas bien loin mais qui est fort amusante. Un sitcom davantage. Je veux parler de la joute entre Maraval et Toubiana à propos du financement du cinéma français et des cachets des acteurs. Depardieu, Torreton et Deneuve avaient déjà donné ce qui ressemble de plus en plus à la scène d'exposition de la crise du cinéma français. La sempiternelle. Ne manquent plus que l'entrée en scène de Pascale Ferran et Mathieu Kassovitz... On ne sait pas encore si ce sera un mélodrame ou une tragi-comédie. On attend une réaction du CNC.



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