On a pu revoir John Ford à la Cinémathèque de Toulouse. C'était en juin principalement. Un cycle placé sous le signe de la légende. Quand la légende devient réalité, on imprime la légende. Le fameux. La légende du cinéma : Ford. La légende fordienne : le cinéma. Mais Ford c'est aussi l'autre légende, celle de l'histoire, américaine, qu'il a imprimée à travers ses histoires. Ou peut-être pas.« This is West, sir », dit le journaliste au sénateur James Stewart. « This is West. And when the legend becomes fact, print the legend », dit-il à L'Homme qui tua Liberty Valance. Sauf que le film de Ford, justement, montre que ce n'est pas lui qui tua Liberty, mais un pauvre inconnu mort dans l'oubli de tous. Le véritable héros n'est pas celui qui est désigné au départ. Ou, comme la scène du duel entre l'avocat et le hors-la-loi nous est montrée deux fois, sous deux angles différents, deux sentiments et significations différents, il faut y regarder à deux fois chez Ford.
On attend toujours Ford sur le terrain révisionniste du cinéma américain et du western classique en particulier, cette conquête de l'Ouest mythique qui est en réalité une guerre d'invasion appuyée par un génocide. Pourtant le cinéma de Ford démystifie bien plus qu'il ne mythifie. Ou plutôt, il mythifie par la démystification, et inversement. Mais jamais son approche du mythe n'a à voir avec la mystification. À la Naissance d'une nation, préférer penser la naissance d'une image de la nation. Ford gratte le vernis des idoles du mythe américain pour donner un portrait de l'homme américain ; une autre légende.
18 août 2010
Quand la légende...
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10:45
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