ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



29 octobre 2010

Beurre de cacachouette


Je regarde Kurt Russell jouer Elvis et je vois l'acteur que le King n'a jamais été. Non pas que Kurt soit le king plus vrai que nature, mais parce que ses qualités de jeu rappellent les défauts de celui d'Elvis. Presley était une bête de scène, le roi sur scène. Il paraît toujours emprunté quand il joue une scène. Pataud comme un chiot de cirque à qui l'on vient d'apprendre un tour. Le seul défaut de Kurt, c'est de ne pas jouer cette maladresse qui tient de l'embarras devant la caméra. Russell a enfilé le costume de scène du King, sa gestuelle, son dynamisme, son assurance. Le King de cinéma que l'on connaît est fragile, incertain, craintif. Le chanteur ou le chanteur à qui l'on demande de faire l'acteur ? Lequel des deux pour incarner véritablement le King au cinéma ?

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