ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



17 septembre 2010

Showboy

On connaissait la méthode Verhoeven. Pour imposer son érotisme provocateur à la puritaine Hollywood, tourner délibérément des scènes qui ne passeront pas la censure mais qui permettent dans le lot à d'autres, sacrifiées sans cela, d'échapper aux ciseaux. Et voilà comment la chachatte à Sharon nous fume encore à la gueule. Tourner des scènes plus hards pour que les scènes hards apparaissent plus softs aux censeurs. Verhoeven est un véritable subversif. Sarkozy, qui a dû en parler avec Reno et Clavier, ou Woerth, dont on apprendra certainement demain qu'il prenait de la coke chez Delarue à défaut d'écouter la rue, l'ont bien compris. C'est la méthode utilisée pour faire passer leur réforme sur les retraites. Présenter un projet dont on a déjà préparé les points sur lesquels reculer après la journée de manif massive. La méthode Verhoeven appliquée à la politique. Total subversif le gouvernement Sarkozy. Et il va même encore plus loin. Parce que si le cinéaste l'applique pour nous montrer du cul, le gouvernement français, lui, c'est carrément pour nous enculer.

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