ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



1 juillet 2010

Aux chiottes - le retour

"Je voudrais être une poulette. Même élevée en batterie dans un horrible hangar au milieu de milliers de consoeurs tout aussi caquetantes que moi, même si je dois manger du maïs OGM qui me rendrait obèse...", commence ainsi la présentation de Fantastic Mr Fox dans la gazette Utopia. Fantastique cette gazette. Le cinéma pour elle est avant tout une question de grain. Deux sortes de spectateurs : le bouffeur de maïs OGM, comprendre le spectateur pop-corn, et le faucheur volontaire. Vous ne viendrez pas chez nous par hasard nous dit la gazette Utopia. La cinéphilie chez Utopia, c'est aimer et défendre le grain, pas celui de la pelloche ; le maïs. C'est formidable Utopia. C'est l'exploitant de cinéma qui a pris au pied de la lettre le "champ / contre-champ" ; qui se prend pour un exploitant agricole. C'est l'exploitant avec qui boire du gros rouge qui tache comme du petit lait. On peut y aller avec ses gros sabots. On avait Agnès B aime le cinéma. Maintenant, on a Utopia aime le maïs.


PS : Régis va même jusqu'à filer la métaphore utopienne : (spectateur) faucheur contre (spectateur) facho. Il n'a certainement pas tort.