ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



29 juillet 2010

Qu'est-ce que c'est que ce « s » ?

Hier avec Régis on s'est fait Predators à l'UGC. Predators. Avec un « s ». ?. Un « s » parce qu'ils sont trois predators ? Un « s » parce qu'ils chassent non seulement les humains mais aussi d'autres predators ? Oui, on apprend qu'il y a deux castes de predators et que comme l'homme est un loup pour l'homme, le predator l'est pour le predator. Ou un « s » parce que l'homme, qui est aussi un prédateur, pourrait être en passe de devenir un predator. Du moins symboliquement. Ce serait l'idée et elle serait pas mal, sauf qu'elle n'est pas. On y a cru un instant, quand Morpheus fait littéralement son apparition sous une armure de predator qui rend invisible. Enfiler le costume de predator, devenir predator pour lutter contre les predators. C'est à dire devenir invisible. C'eut été intéressant visuellement. Elle est abandonnée avant même d'être née. Tout comme Morpheus, fou buté aussitôt après qu'il a servi au scénario à expliquer le merdier aux personnages. Tout comme toute idée d'ailleurs. Predators est un florilège de ressorts scénaristiques foireux, amenés aux forceps et aussitôt abandonnés :  Tout à coup, Adrian Brody, qui se fait remonter les bretelles par la latina de service, lui lance « tu leur dis ou je m'en charge ? ». Quoi ? Putain, j'ai pas bien compris là. Mais d'où tu sors ça man ? Et elle explique à l'équipe de bras cassés savoir ce que sont les predators en se basant sur le premier du nom. Elle raconte Schwarzi et la boue pour passer inaperçu. Mais ils ne se couvriront pas de boue, sauf Brody pour le final ridicule. Il y a aussi le toubib qui eût pu être le personnage clé par sa couardise, appât ou malin sadique, mais qui se réveille tout à coup grand méchant. Comme ça... Pour pouvoir être décemment sacrifié. What the fuck man. Mais c'est quoi ce truc. Bref, tout le film est malfoutu de la sorte, où chaque scène introduit de force un élément scénaristique qui doit la justifier tout en devenant encombrant pour la suivante. Bref, on s'est mangé le navet de l'été écrit par des boutonneux. Pas une bonne baston. Et du dialogue au kilomètre qui court après son histoire. 80 min qui font 2h30.