ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



1 juillet 2010

Avatar 4

Soit Avatar s'adresse à - et magnifie - une génération qui préfèrerait vivre dans le virtuel plutôt que d'affronter la réalité. En gros, une génération « Second Life » ; encore que comme tout buzz, on n'en entend plus parler. Peut-être jusqu'aux prochaines élections.
Soit Cameron affirme, de façon prophétique (?), la victoire et la suprématie de la 3D sur le « cinéma traditionnel ». Jake Sully qui devient son avatar, c'est le cinéma traditionnel, handicapé, diminué, qui retrouve des couleurs, une nouvelle vitalité, en optant pour la carte de la 3D et du virtuel. Mais la narration d'Avatar, toute épique qu'elle soit, est des plus traditionnelles. Il n'apporte rien au langage cinématographique. Et ce ne serait qu'une révolution de surface qui n'a rien à voir avec le passage du muet au parlant.
Alors ce serait l'avènement d'une 3D qui sauverait le cinéma d'internet et du téléchargement, comme le cinémascope fut dans un autre temps la réponse des studios au danger que représentait la télé.