ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



1 juillet 2010

Avatar 3

Film générationnel, écrivais-je. Je pensais à Matrix. Je n'en démords pas. En même temps c'est tout le contraire. Matrix disait : ton monde est virtuel, débranche-toi, la réalité est ailleurs. Avatar, comme son titre l'indique, nous raconte une transformation, l'histoire d'un type, handicapé, inadapté à la vie humaine, qui va, à travers le contrôle d'un avatar, devenir un véritable héros dans un monde extraterrestre et finir par incarner complètement celui-ci en décidant d'abandonner son enveloppe corporelle. Réincarnation et blablabla, le truc pourrait être un délire hindouiste. C'est une ode au virtuel. C'est l'histoire d'un type qui trouve que son monde n'est pas beau et décide de vivre dans un autre. Ton monde est pourri, branche-toi, le virtuel sera ta réalité. C'est le geek qui, plutôt que de mener le combat écologique dans la réalité, s'oppose aux multinationales qui dévastent le monde à travers son avatar, virtuellement, devant sa console de jeu (en l'occurrence, une sorte de cercueil à UV). La scène de fight final est filmée comme un fight de jeu vidéo. On est loin de Terminator. Dans Terminator d'ailleurs, une machine du futur camouflait son exo-squelette d'acier sous une enveloppe humaine factice. Ici l'équivalent pour le fight final est un homme dans un exo-squelette. Les donnes dont inversées.