ou le ciné m'a tuer

La bataille avait été rude et il fallait déjà repartir. Merrill inspectait ses maraudeurs. On était chez Fuller, avec ses Merrill's Marauders. Le général Merrill mâchouillait sa pipe mal embouchée, toujours à la recherche du prochain pas. Il passait en revue ses hommes épuisés. L'un agonisait, délirait. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ? Je l'ai vu tomber. Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?", expirait-il en agrippant le bras du général, les yeux fous. Et il est mort. "Est-ce que Lemtchek s'en est tiré ?" demanda le général. "C'était lui Lemtchek", lui répondit un de ses camarades.
Remplacer Lemtchek par cinéma.



23 juillet 2010

Sans titre de transport

Retour de Bruxelles. Vacances. Plongée dans le monde du son, perdu dans le spectre. De l'infrabasse plein l'ouïe. De quoi se nettoyer les mirettes. De la db et du potard, et vas-y que je t'envoie du sinus. Un voyage dans le bas du spectre. Fred, Aymeric, Niko, de l'Angström, De Tapol au Solar Skeleton, virée chez les toulousains belgés. Quelque chose comme une virée du côté du Bruit du son du feu Seb. Et il ne m'étonnerait pas que le master GDZ ait joué les entremetteurs depuis son au-delà. Bruxelles, direct sur la carte son. Le Nova était fermé pour cause de PleinOPENair. Mais j'ai pu croiser ses propagitateurs à la compilothèque (drôle de lieu alterno sur les quais de Bruxelles, où l'on peut déposer et emprunter des compilations faites maison). Suis passé à la Cinematek. Me suis fait le premier film qui passait, histoire de jeter un oeil à la salle. Ce fut La Bête humaine, salle Ledoux. Fauteuils trop raides et pente trop importante, carrément gradinée. Trop. Pas encore trouvé d'équivalent à l'écran de La Cinémathèque de Toulouse avec sa toile carrée, parfaite pour le muet ou le 1.37 - il faut une fois dans sa vie avoir vu un film sur l'écran de La Cinémathèque de Toulouse. Bref, bel espace tout de même que celui de la Cinematek avec un passage vers le Bozar. Je m'y suis perdu, dans les couloirs et les salles vides, seul au milieu d'une superbe expo photos de Roger Ballen. Enivré par l'écho de mes pas perdus, troublé par les mises en scène picturales du photographe. Dehors l'orage faisait rage. Je rentrais chez Fred et Aymeric. En tram. Sans billet.